vendredi 18 avril 2008

"Chroniques de la haine ordinaire"


Ce vendredi différentes choses se sont télescopées dans mes petites cellules grises.

Journée spéciale sur France-Inter aujourd'hui, pour les vingt ans de la mort de Desproges, l'homme qui pensait qu'on pouvait "rire de tout mais pas avec tout le monde".
J'aime Desproges, l'homme qui nous exhortait à rire de tout avant la mort. Son humour noir s'est attaqué à tous les sujets, même (surtout) les plus épineux : Dieu, la mort, le nazisme, la politique, la religion, le sexe, le racisme.... Il était cordialement détesté tant de la droite que de la gauche, des féministes comme des culs-bénis.
La mort lui a donné ce vernis de respectabilité qui l'aurait fait vomir de son vivant. Mais qu'importe les récupérations, ces écrits sont toujours présents.
J'en veut pour preuve ses bouquins, qui se vendent toujours aussi bien.


Autre sujet qui m'a interpellé, cet article lu chez Lolo et Fred, sur les propos racistes tenus par un leader syndical.
C'est tellement con, tellement bête ce genre de propos, c'est à désespérer de nos édiles quels qu'ils soient.

Alors comme disait Desproges :
"Que la vie serait belle si tout le monde doutait de tout, si personne n’était sûr de rien. On pourrait supprimer du dictionnaire les trois quarts des mots en « iste », fasciste et communiste, monarchiste et gauchiste, khomeyniste et papiste."

Et juste pour vous mettre en forme, quelles citations :

"Les aspirations des pauvres ne sont pas très éloignées des réalités des riches."

"Dépourvue d'âme, la femme est dans l'incapacité de s'élever vers Dieu. En revanche, elle est en général pourvue d'un escabeau qui lui permet de s'élever vers le plafond pour faire les carreaux. C'est tout ce qu'on lui demande."

"Je ne suis pas pour la femme-objet, au contraire j'aime bien quand c'est moi qui ne bouge pas."

"L'amour... il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui le font. A partir de quoi il m'apparaît urgent de me taire."

"Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires."

"L'intelligence, c'est comme les parachutes, quand on n'en a pas, on s'écrase."

et pour finir:

"Pourquoi, Dieu me tripote, faut-il toujours-z-et-encore que, siècle après siècle, civilisation après civilisation, se répète inlassablement le terrible adage qui nous enseigne que le plus court chemin de la barbarie à la décadence passe toujours par la civilisation ? "


etc, etc, etc, etc...

4 commentaires:

LOLO a dit…

Ah, qu'est-ce que je l'aimais lui...
Depuis LE TRIBUNAL DES FLAGRANTS DELIRES que j'ai en CD, jusqu'à LA MINUTE NECESSAIRE DE MR CYCLOPEDE, en passant par ses délires avec Daniel Prévost chez Jacques Martin, ou son roman policier DES FEMMES QUI TOMBENT, quel talent !

christèle a dit…

C'est vrai qu'il manque, surtout dans notre monde actuel si désespérant de conformisme.

Anonyme a dit…

Desproges...c'était l"bon temps !
qui ose "déconner" aujourd'hui ?

merci pour tes délicieuces "divagations" !

tu veux parler du sang tinto de l'autre Gaston T.S. ?
au fait- combien de grammes de hongrois chez notre Sarko, personne n'en est inquiété ?
serait-on moin "raciste" en France Métropolitaine qu'à Tahiti ?

christèle a dit…

Je ne sais pas, je ne pense pas que l'on soit plus ou moins racistes en métropole, mais le propos de ce syndicaliste me semble être une provocation politique plus qu'autre chose.